Officiellement, l’année académique a débuté depuis le mercredi 05 janvier 2021 sur l’étendue du territoire national congolais. Dans la province du Nord-Kivu, c’est le président de la conférence des chefs d’établissements du Nord-Kivu et recteur de l’Université de Goma qui a présidé la cérémonie. Pendant ce temps les enseignants se préparent encore pour assurer dans le nouveau système d’enseignement Licence Master Doctorat (LMD).
– Par la rédaction
Toutes les fenêtres sont ouvertes, seule une voix est audible dans la grande salle Gakuru du Campus du Lac saturé d’enseignants. Ces derniers sont en pleine formation sur le système Licence Master Doctorat (LMD). A l’estrade de la salle, des hommes en toge aux couleurs de la République démocratique du Congo. L’un d’entre eux est débout tenant un micro.
‘’Je déclare qu’au Nord-Kivu l’année académique a débuté’’ a affirmé le prof Muhindo Mughanda, recteur de l’université de Goma.
C’est peut-être l’une des années académiques les plus stressantes pour les enseignants des universités en RDC. Année de la première expérience du système LMD. Avec des slogans ‘’Enseigner autrement’’, ‘’ évaluer autrement’’, ‘’étudier autrement’’.
Il n’est pas étonnant que le système LMD suscite plusieurs débats quant à sa mise en application au pays. A l’instar de l’ancien système le degré de licence passe de 5 ans à 3 ans dans le LMD. A l’heure ou la communauté se pose des questions sur la qualité de l’enseignement. Les recettes toutes faites ne valent plus, le système LMD met l’étudiant au centre de l’enseignement. ‘’Parmi les avantages de ce système, je peux citer : la flexibilité, la mobilité, plus de pratiques que des théories ; la nouvelle façon d’évaluer où on n’évalue plus en terme d’année mais en terme de semestre’’ explique jacques Kambale l’un des formateurs du système LMD sur le site de l’Unigom.
La situation de la pandémie a créé une élasticité dans le calendrier académique passé et un grand retard pour cette année académique qui commence. Sans oublier les réclamations de plusieurs enseignants au niveau national.
‘’Je sais que les enseignants réclament qu’on les paye mieux, mais c’est la grève contre qui ?’’ se demande le Prof Mughanda. ‘’ Je pense que nous avons plusieurs problèmes dans notre province, si nous pouvons trouver un cadre de discussion avec les gestionnaires des différents comités de gestion et voir ensemble dans quelle mesure les cours peuvent effectivement débuter sans nous laisser influencer par ceux qui vivent dans un autre contexte diffèrent de notre, nous aurons été sage pour nos enfants, pour la province et pour la république.’’ explique-t-il.
‘’Je suis moi-même gêné de voir que nous devons instaurer une discipline à nos agents qui ne sont pas rémunérés proportionnellement à leur service. Mais c’est un problème de la république, demandez aux policiers et aux autres agents de l’état.’’ Regrette-t-il devant les enseignants. ‘’Nous avons choisi nous même ce métier sans contrainte, nous avons suivi cette vocation et il vaut la peine que nous acceptions aussi les sacrifices que le contexte nous impose’’ recommande leprof Mughanda.
A lui de rassurer qu’à son niveau tout sera fait pour que les doléances des enseignants du Nord-Kivu trouvent réponses.