Dans un discours d’État devant le Parlement rwandais ce mercredi 30 Novembre 2022, Paul Kagame a longuement critiqué un certain nombre de sujets d’actualité en RDC. Il s’est prononcé sur les dernières élections de 2018 en accusant Félix Tshisekedi d’utiliser la guerre comme prétexte pour se maintenir au pouvoir.
Kinshasa n’a pas tardé à répondre via son Porte parole du Gouvernement qui a taclé le Président rwandais en évoquant le fait qu’il n’a pas de leçon à donner à la RDC en matière de démocratie.
<<Je pense que le président Kagame n’a pas de qualité pour faire un quelconque commentaire sur ce qui concerne les élections>> a déclaré Patrick Muyaya ce jeudi 1er décembre devant la Presse, répondant à la provocation de Kagame qui a évoqué l’illégitimité de Félix Tshisekedi, soulignant qu’il n’a pas remporté les élections en 2018 et qu’il utilise la guerre comme excuse pour se maintenir au pouvoir.
<<Pour tout ce qui concerne la démocratie, mondialement il est le dernier sur la liste>> a déclaré le porte-parole et ministre de la Communication. Il a aussi ajouté que le seul Président absent au mini-sommet de Luanda avait profité d’un référendum en 2015 pour se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.
Concernant l’agression à l’Est de la RDC, Paul Kagame avait accusé Kinshasa d’utiliser le Rwanda comme responsable de tout ses problèmes et avait évoqué le manque de volonté des autorités congolaises pour mettre fin à la guerre.
Selon M. Muyaya, Paul Kagame a l’ambition de déstabiliser politiquement Félix Tshisekedi pour qu’il ne soit pas réélu, afin d’avoir au pouvoir à Kinshasa quelqu’un qui lui permettra de continuer sa politique de pillage à l’Est de la République démocratique du Congo, riche en minerais de toutes sortes.
Ces échauffourées interviennent une semaine après le mini-sommet de Luanda initié par le Président angolais João Lourenço, mini-sommet auquel le Président rwandais s’est absenté en se faisant représenté par son Ministre des Affaires étrangères.
L’accord de cessez-le-feu signé par les Chefs d’Etats à Luanda a été observé pendant 5 jours avant la reprise des combats violents entre M23-FARDC notamment dans le village de Kishishe où le M23 aurait exécuté une cinquantaine de civils.
Lucíen Sebuke