Nord-Kivu: IPAS RDC aux chevet des déplacés de guerre à Kanyaruchinya

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La République démocratique du Congo fait face, depuis le mois de mars dernier, à une résurgence très atroce des conflits armés dans sa partie Est. Cette situation de guerre a provoqué des déplacements massifs de près de 500000 personnes qui ont fuit les affrontements entre les forces loyalistes et les rebelles.

À Kanyaruchinya, une localité du territoire de Nyiragongo, à quelque kilomètres de la ville de Goma, des milliers des déplacés vivent dans un calvaire qui ne sait dire son nom, à cause de la situation humanitaire catastrophique sur le lieu. Bien que plusieurs organisations tant locales qu’internationales se soient investis pour apporter de l’aide à ces déplacés, les besoins liés à la santé de la reproduction restent très criant à Kanyaruchinya. Les femmes par exemple n’ont pas un accès facile à l’eau potable pour prendre soin de leur corps, une situation qui cause sans cesse plusieurs formes des maladies liées à une mauvaise hygiène. Certaines femmes sont violées et se retrouvent enceintes, sans savoir à quel saint se vouer…

IPAS, une organisation internationale œuvrant dans la promotion des droits des femmes, s’est démarquée dans sa façon de faire, mettant à la disposition des ces déplacés de guerre de Rutshuru, une clinique mobile avancée durant une période de 10 jours, soit du 06 au 17 décembre 2022, permettant aux déplacés d’avoir des soins gratuits en matière de santé sexuelle, y compris les soins complets d’avortement sécurisé dans le strict respect des indications du protocole de Maputo. En outre une centaine des femmes ont consultées et ont été soignées de leurs maladies et infections sexuellement transmissibles, et les autres ont bénéficié des services de planification familiale durant cette période. Pas seulement cela, IPAS à également mis à la disposition de cette population vulnérable de l’eau autour de 5000m3 le jour, leur permettant d’avoir avec facilité l’accès à l’eau de qualité pendant cette période d’épidémie déclarée de choléra dans l’aire de Santé de Kanyaruchinya.

Une activité humanitaire réponse à un besoin criant des déplacés de guerre

Dr Celestin Domingo, point focale de IPAS au Kivu remet un kit de dignité à une femme déplacée.

À Kanyaruchinya, chaque jour qui passe, il y a une femme qui se retrouve en période de cycle menstruel, sans avoir les moyens qu’il faut pour s’y prendre. Pour apporter une solution à ce problème considérable, IPAS a distribué des kits de dignité composés des linges hygiéniques réutilisables, sous-vêtements, du savon et les seaux, question de permettre à des centaines des femmes bénéficiaires de pouvoir prendre très bien soin de leurs corps pendant la période de cycle menstruel.

Docteur Célestin Domingo, le point focale de IPAS dans le Kivu a indiqué que la mauvaise gestion de l’hygiène menstruelle en période de crise peut avoir des conséquences très néfastes sur la santé de la femme. D’où, cette activité humanitaire est une réponse à un besoin criant de la population qui vit dans une situation humanitaire déplorable.

« Elles vivent dans une précarité que personne ne peut tolérer. Elle n’ont ni de l’eau, ni ce qu’il faut pour prendre soin de leurs corps en période de cycle menstruel. Ces Kits de dignité et de l’eau que nous avons apporté leur permettrons de tenir tant soit peu dans cette période de crise humanitaire. » A t-il indiqué.

En période de crise humanitaire, les besoins de santé sexuelle ne disparaissent pas…

Dr Célestine Buyibuyi, chargée des opérations Ipas/Kivu

Dans plusieurs sociétés frappées par une quelconque forme de crise humanitaire, la plupart des acteurs ne considèrent que les vivres et les non vivres comme besoin cruciaux. Alors qu’en réalité, il existe d’autres besoins aussi importants, malheureusement que plusieurs organisations humanitaires prennent à la légère. Si la crise a un impacte néfaste sur l’ensemble de la population, il est plus que certain que la femme en est la plus victime. En période de crise, les femmes sont souvent violées, elles n’ont pas les moyens qu’il faut pour entretenir correctement leurs corps, elles sont les plus exposées à plusieurs formes des maladies et infections sexuellement transmissibles. Certaines mêmes se retrouvent enceinte sans consentement mettant ainsi leur santé physique et mentale en danger.

Docteure Célestine Buyibuyi, la chargée aux opérations de IPAS dans le Kivu estime les besoins de santé sexuelle, y compris l’avortement sécurisé est plus qu’une nécessité en situation de crise. Les humanitaires devaient en faire un cheval de bataille pour sauver des vies.

« À Kanyaruchinya les femmes contractent comme pas possible des infections sexuellement transmissibles. Il y a même celles qui tentent de mettre fin à des grossesses non désirées avec des méthodes inappropriées. Est-ce que nous pouvons réaliser deux secondes que cette situation expose sans merci les femmes à la mort? Nous avons le choix de nous taire et laisser les femmes mourir, ou soit d’agir pour sauver. IPAS dans le cadre de son programme Makoki Ya Mwasi a choisi d’agir pour sauver la vie des milliers des femmes déplacées de guerre qui ont bénéficié de nos services et soins. » A déclaré Celestine Buyibuyi.

Bien que satisfaits dans l’ensemble de ce que IPAS a fait durant 10 jours à Kanyaruchinya, les bénéficiaires tout comme les prestataires ont ému le vœux de voir ces genres d’activités se pérenniser pour que les vies des femmes soient sauvées d’avantage.
Ipas dans sa stratégie de sortie a travaillé avec le Centre de Santé qui a reçu un grand lot des produits et équipements médicaux minimum pour assurer les SCACF, la PF ainsi que la prise en charge des IST après son retrait du site à la grande satisfaction des responsables de la Zone de Santé et de l’Infirmier titulaire de Kanyaruchinya.

Benjamin Mungedi.

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