L’inclusion des sourds-muets est loin d’être effective dans la communauté congolaise. Pourtant cette couche représente environ plus de deux pourcent de la population. Dans le secteur de l’éducation, le centre Neema EPHAPHATA de Goma s’est spécialisé dans la langue des signes.
De loin on peut entendre des voix provenant de tous les coins. Dans cette avenue, écoles et universités sont voisins. Si ce ne sont pas les universitaire ce sont les éleves en bleu et blanc. Parmi ces écoles, le centre neema Ephphata. Ici chaque geste compte. Entendants et sourds-muets se comprennent facilement. Ephata est unique en ville de Goma qui encadre essentiellement les personnes malentendantes.
Néanmoins cette école reçoit aussi bien les sourds muets que les entendants. Angel Kahemulo est l’une des entendants qui s’est intéressée à cette école. Elle qui au début avait des préjugés sur les sourds muets combat aujourd’hui pour leur intégration. Après une année d’étude aux côtés des sourds muets.
« La seule différence entre nous et les malentendants est qu’ ils ont un mode de communication différent du nôtre. Il faut que la communauté arrête de les prendre pour des personnes incomplète» a déclaré Angel Kahemulo.

La population de Goma est estimée à plus d’un million d’habitants aujourd’hui et la prévalence des personnes vivant avec handicap auditif est estimée à plus d’un pourcent.
Le quotidien des élèves du centre Ephata n’a rien de différent que celui de ceux étudiants dans des écoles exclusives pour entendants.
« L’ambiance est bonne, même quand on se parle entre entendants, les gestes ne manquent jamais au rendez-vous ceci visiblement pour des raisons de pratique mais également pour mettre à l’aise les camarades malentendants. » precise Angel.
De l’autre côté du portail, Vincent Shadal, un enseignant à la section primaire de EPHPHATA vient de prendre une petite pause. Ancien de cette école, il reste impressionné par l’enthousiasme de certains sourds muets qui visiblement sont déterminés à apprendre. « Quand on s’intéresse aux sourds muets on comprend que certains sont même plus intelligents que les entendants. Leur handicap ne devrait pas constituer un blocage. » souligne -t-il.
Il se rappelle de son camarade qui est aujourd’hui à l’université des attendants pourtant sourd-muet. » il s’en sort très bien en lisant simplement les notes car il étudie sans interprète » s’exclame-t-il en souriant.

En marge de la journée internationale de la langue des signes, Stanislas KAZINGUFU, de l’association des sourds muets du Nord-Kivu, en a profité l’occasion pour sensibiliser la communauté Gomatracienne à l’inclusion des sourds muets dans différents secteurs de la vie. Dans une interview exclusive accordée à Global Étudiant, ce cadre de l’association des sourds muets du Nord Kivu appelle ses pairs à la confiance en soi : » Tout ce que je peux dire aux malentendants c’est de ne pas se sous-estimer. Ne pas se sentir complexés quant aux opportunités d’emplois » a-t-il déclaré.
Après l’école primaire et secondaire au centre EPHPHATA, nombreux se retrouvent obligés de mettre fin à leur études alors que ambitieux et assez intelligents pour entreprendre des études supérieures. Stanislas n’a pas manqué d’interpeller les autorités académiques des universités de la place : « l’inclusion des interprètes dans des universités faciliterait la tâche aux sourds muets. Nous demandons aux recteurs des universités de nous donner aussi l’occasion de démontrer nos capacités intellectuelles. » Lance-t-il, soucieux de l’avenir des personnes malentendantes.

La problématique liée à l’insertion professionnelle des sourds muets sur le marché d’emploi demeure inquiétante à Goma. Rare sont ceux qui arrivent à vivre une vie normale après une période d’enfance pleine de stéréotypes. ‘’Il convient de vulgariser la langue de signes chez les entendants afin de découvrir et mettre en profit les compétences professionnelles des sourds muets.’’ Conclut-il.
– Par Joséph Katusele